8 octobre 2011

Théâtre idiot

Fluctuat, fluctuat...                (extrait 5)

Eh! Il faut suivre!


Le commandant: Dis-donc, toi, viens voir là. Tu m’as l’air d’en savoir long sur cette affaire.
Le mousse: (il s’approche) Quelle affaire, Commandant ?
Le commandant: Quelle affaire, quelle affaire! Tu le sais très bien! Ces vis! Nom de dieu !
Le mousse: Ah! oui, les vis.
Le commandant: (montrant ses chaussures du doigt) Chaussures! (un temps – en colère) Chaussures! (le mousse s’agenouille devant lui, sort un chiffon de sa poche, crache sur les chaussures et les astique – le commandant semble en jouir fortement) Allez, raconte… ces vis, d’où viennent-elles ?
Le mousse: (frottant) Si elles sont neuves, elles viennent de chez un quincailler, si elles ont déjà servi on les a extirpées des trous dans lesquels elles étaient vissées.
Le commandant: Ce n’est pas ce que je te demande, crétin !
Le mousse: Si elles sont neuves, le cas n’est pas intéressant. Éliminons-le. Donc, nous disons qu’elles sont usagées. Pour savoir d’où elles viennent, il faudrait connaître leur longueur. (relevant la tête) De quelle longueur, Commandant ?
Le commandant: (agacé) Ah! quelle importance!
Le mousse: (toujours frottant) Disons, de longueur… indéterminée. Ces vis peuvent provenir d’un appareil quelconque que l’on aura démonté: séchoir à cheveux, machine à coudre, bicyclette…
Le commandant: Après!
Le mousse: Ou bien, elles étaient vissées directement dans une planche, un mur, une pièce métallique…
Le commandant: T’as pas fini, non ? (  en colère) Tu sais parfaitement d’où elles viennent.
Le mousse: Décidons-nous pour… un appareil, ou plutôt un objet métallique. Reste à savoir quel objet. Grand, petit, isolé ou bien faisant partie d’un tout ?
Le commandant: Isolé, sûrement.
Le mousse: Vous avez raison, Commandant. Un petit objet sans doute. Voyons, lequel ?… Un réveil, un  rasoir, un couteau de poche particulièrement compliqué, une lampe électrique, une boîte…
Le commandant: Une boîte ?
Le mousse: Boîte à sucre, boîte à outils, coffre, coffret…
Le commandant: Un coffret, c’est ça.
Le mousse: Nous disons un coffret. Bien, à présent, à qui a appartenu ce coffret ?. A Adèle, au marchand de journaux, au docteur, à la comtesse, au comte ?
Le commandant: Au comte , Pourquoi au comte ?
Le mousse: Simple supposition. Il ne faut éliminer aucune possibilité.
Le commandant: Bon, alors va pour le comte.
Le mousse: Eh bien voilà Commandant, j’ai répondu à votre question. Ces vis proviennent d’un coffret qui a appartenu à défunt le Comte de Briffard. (se levant et montrant la place qu’il vient de quitter) A vous maintenant. ( en colère) A vous!
Le commandant: Mais ?…
Le mousse: (il a un geste autoritaire – le commandant s’agenouille à son tour et prend le chiffon) Allez! (le commandant se met à astiquer les chaussures du mousse) Bien. Alors, dites-moi donc, Commandant, comment les vis du coffret du comte sont-elles parvenues entre les mains du marchand de journaux ?
Le commandant: (idiot) Beuh… j’en sais rien.
Le mousse: Commandant, un petit effort, vite !
Le commandant: Le comte a pu donner lui-même les vis au marchand de journaux.
Le mousse: Idiot. Pourquoi le comte aurait-il démonté son coffret pour aller ensuite en donner les vis à un commerçant avec lequel il devait avoir peu de rapports ?
Le commandant: Oui. (pour réfléchir il s’arrête de frotter)) Une tierce personne a peut-être démonté le coffret et porté les vis au marchand de journaux.
Le mousse: Mieux. Mais pourquoi avoir démonté le coffret ?
Le commandant: Parce qu’on ne pouvait plus l’ouvrir. La serrure était bloquée ou la clé égarée.
Le mousse: Vous êtes en progrès, Commandant. Ou la clé était en la possession du comte et celui-ci ne voulait pas la céder.
Le commandant: C’est plutôt ça. En somme, celui qui a démonté le coffret l’a fait contre la volonté du comte.
Le mousse: Oui. Pourquoi ?
Le commandant: Pour le voler. (content de lui) Oui, c’est sûrement ça. Ce coffret devait contenir quelque chose de précieux, de l’argent peut-être, et le voleur qui n’avait évidemment pas la clé a été obligé de le démonter.
Le mousse: Hé là, hé là ! doucement, Commandant. Après tout, ce ne sont que des suppositions. Ces vis peuvent très bien venir d’un briquet que le comte a porté au marchand de journaux pour qu’il le répare.
Le commandant: Ah! non. On est arrivé à quelque chose d’intéressant, ne venez pas tout détruire avec… (se reprenant) Ne détruis pas tout avec ta sale logique.
Le mousse: Et la sixième vis, celle qu’avait Adèle? Vous y avez pensé ?
Le commandant: Oh! Tu me fatigues.


 

2 octobre 2011

Jeu idot


Un porc-épic qui pique
huile sur carton   50X38  2011

    un porc-épique
    un port épique
    un sport hippique
    un bord à pic
    un fort antique
    un sort mythique
    un cor accoustique
    un lord à tics...
                                   à vous...